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Marc POINTUD
voici le commentaire de Marc POINTUD a l'annonce du désengagement de l'état vis a vis des phares bretons
«Il n'y a pas d'état d'âme à avoir»
Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des Phares et balises, se félicite de ce transfert des phares aux collectivités locales.
Ne regrettez-vous pas ce désengagement de l'État?
On peut effectivement regretter que l'État se désengage des phares. Mais après, qu'est-ce qu'on fait? Faut-il être nostalgique d'un service qui n'existe plus? Nous sommes dans une autre époque. Il n'y a pas d'état d'âme à avoir car le patrimoine n'attend pas. La mer continue à attaquer les ouvrages à chaque instant et, un jour, ça tombe. Or, si Armen s'écroule, on ne le reconstruira pas. Il faut tout mettre en oeuvre pour que cela n'arrive pas. Un phare aussi mythique, c'est l'image de marque de la Bretagne. C'est essentiel d'un point de vie culturel, patrimonial mais aussi touristique. Notre association se félicite d'autant plus de ces possibilités de transfert et du fait que le Grenelle de la Mer reconnaisse les phares comme patrimoine à valoriser qu'elle a bataillé depuis des années en ce sens.
Les collectivités auront-elles suffisamment de moyens pour les entretenir?
Il existe des ressources du côté de la plaisance, par exemple, mais aussi du côté du mécénat d'entreprise. Il faut aussi se dire que la visite des phares est génératrice d'emplois et donc que c'est bénéfique pour l'économie locale. La Bretagne a une carte à jouer car la moitié du patrimoine le plus important se situe entre Saint-Malo et l'entrée de la Loire. Un certain nombre d'initiatives locales existent déjà, au travers d'associations, de collectivités. Notre association souhaite fédérer ces forces. Mais il faudra de la patience.
Vous souhaitez aller plus loin, en mer. N'est-ce pas irréaliste?
Une fois que la mécanique sera lancée, il faudra, effectivement, se consacrer aux phares en mer car ce sont les plus dégradés. Notre association vient d'obtenir une autorisation d'occupation temporaire du phare deTévennec (qui a la particularité d'avoir une maison). Sa restauration demandera sans doute un certain temps et son accès est très difficile. Pour cette raison, nous en réserverons l'accès aux membres de l'association qui en seront physiquement aptes. Mais les phares en mer présentent un fort impact tant sur l'imaginaire que sur le tourisme que l'on se doit de maintenir et d'exploiter.
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