Mon voisin (9).5
Le matin dès six heure les ouvriers se retrouvèrent dans la cour de la petite ferme, ils
Rejoignirent les serres sur la remorque d’un camion. Durant huit heures notre congolais prépara des dizaines de pulvérisateurs que les ouvriers passaient prendre régulièrement.
Il pointait sur un grand fichier les types et quantité de produits utilisés et les parcelles sur lequel ces produits seraient déversés.
Vers dix heures il mangeât quelques fruits et du pain qu’il avait gardé de son petit déjeuné et repris le travail jusqu'à quatorze heures. Le chef passa le voir, contrôla le fichier et lui tapa en lui disant bueno bueno.
Toute la semaine il travailla dans le laboratoire, déchargea les camions rangea, balaya, lava les bacs, prépara les mélanges. Le samedi vers midi la femme qui les avait transporté a l ferme passa le voir et lui remis une enveloppe. Il la rangea dans la poche de son bleu de travail. Il la sentait contre sa cuisse mais n’osait pas l’ouvrir, combien y avait t’il, ou mettre son argent Enfin après le repas du soir il s’isola de ses compagnons. Il soupesa son enveloppe, essaya de voir en transparence, et en fin de compte il la décacheta
Il prit en premier les pièces , une dizaine qu’il examina , deux euros un euros , de quoi faire vivre plusieurs personnes par jour au village , ensuite il regarda la liasse de billets entouré d’un feuille .Cette feuille détaillait son salaire , six jours de travail mais des retenues
Pour les repas le bleu de travail et divers comme la pharmacie ou le gaz il lui restait donc cent quarante sept euros. Si la liasse paraissait importante c’est qu’il était payé en billet de cinq euros , sans doute pour faire croire aux ouvriers qu’il gagnaient beaucoup d’argent.
En une semaine il avait gagné plus que pour un mois de salaire que dans l’hôtel au MAROC .Il se sentit bien et heureux, en rejoignant ses camarades et pour la première fois depuis très longtemps il sortis sa trompette. Ses amis se placèrent autour de lui et dans la nuit espagnole les sons cristallins remplirent d’émotion les hommes.
Il travailla huit mois dans la ferme, alternant la cueillette et le travail au laboratoire. Il avait même joué de la trompette lors de la fête locale. Le travail n’était ni trop dur ni déplaisant. Le patron et la patronne étaient corrects, payant toujours au bon compte ses ouvriers.
Un samedi au moment de la paye il annonça a la patronne son départ, il partait pour la France .Il avait eu des adresses avec un ami français rencontré au Maroc et avec qui il avait entretenu une correspondance.
Le jour du départ le patron le convoqua, pas au bureau mais dans sa maison .En espagnol il le remercia et lui souhaita bonne chance, il lui remis un sac de victuailles et sortis de son portefeuille deux billets de cinquante euros. Notre homme très ému lui serra la main et le remercia chaleureusement ; Un camion qui retournait vers MADRID l’attendait dans la cour. Ses compagnons le saluèrent quand il passa devant les serres. Il repensa à tous ces hommes et ces femmes disparues sur la route depuis le CONGOS, au MAROC en mer en arrivant en Europe .Il fallait de la chance pour se trouver maintenant en route vers la France
Il découvrit la neige un peu avant la frontière, qu’il passa sans encombre au Pays Basque .Un autre camion l’emmena jusqu'à NANTES et ensuite chez nous. C’est PLUM notre sergent major qui le logea et lui fit faire ses démarches pour l’intégré dans notre société.
La bonne humeur et l’optimisme de notre trompettiste rayonnèrent vers Plum. Il devint de nouveau partant pour toutes nos aventures et oublia de nous trouvez sa majorette sensée le remplacer.